- MARKALA -



- PHOTOS SUR LE FLEUVE NIGER -


Markala est connue pour son barrage. C’est le plus grand ouvrage hydraulique construit par le colonisateur français en Afrique entre 1934 et 1947. Mais le barrage n’et pas qu’un simple joyau architectural métallurgique. C’est aussi, avec ses nombreux ouvrages annexes (écluses de Thio , canaux répartiteurs…) le cœur du système d’irrigation qui a permis de cantonner le désert aux limites du pays de Kala. C’est aussi le puissant témoignage du travail forcé accompli par des milliers de travailleurs provenant de tous les pays de l’Afrique occidentale française. Des centaines d’entre eux y ont laissé leur vie. En 1997, sur l’initiative du Club de Markala, une cérémonie de commémoration du cinquantenaire du Barrage fut célébrée en présence de hautes autorités du pays. C’est à cette occasion qu’il fut décidé de construire un monument aux martyrs du Barrage. Aujourd’hui, le Barrage représente un double symbole : celui de l’intégration des peuples africains et celui du potentiel agricole du Mali du 21ème siècle

Randonée sur le fleuve

La retenue du Fleuve Niger par le Barrage a créé un plan d’eau exceptionnel en face de Markala, plus précisément en face de Diamarabougou, là où chaque année, les artistes de Diamar Bozo gratifient le public du Fesmamas de cet exceptionnel spectacle nocturne de Masques et Marionnettes sur eau. Mais cette étendue d’eau, c’est également le Royaume Mythique de Ba Faro, la Déesse des Eaux, que la Cosmogonie Bamanan dépeint sous les traits d’une femme blanche, aux longs cheveux noirs…Cette même cosmogonie précise qu’elle est l’un des tous premiers êtres apparus sur terre… Au fait, ne dit-on pas que l’Afrique est le berceau de l’humanité ? De Markala à Saman, des deux côtés de cette immense étendue d’eau, dans le Royaume de Ba Faro, il y a sûrement des indices mystiques à glaner sur l’émergence de l’humain…

La cite de Sansading

Juste de l’autre côté du fleuve Niger , face à Kirango et Thio se trouve la cité mythique de Sansanding .

C’est là où le colonisateur avait posé les premières pierres du barrage de Markala avant d’y renoncer à cause de la mauvaise qualité du sol.

C’est là où le colonisateur , imitant les procédés des DIARRA de Ségou avait implanté au 19ème siècle une base militaire commandée par le Sénégalais Mademba Sy (un des premiers Noirs des colonies devenu diplômé de l’Ecole Polytechnique de Paris) plus connu sous le nom de Sisani Fama .

Mais c’est surtout là , aux portes du royaume des Bambara , qu’a failli émerger la troisième ville sainte du Mali après Djenné et Tombouctou, tant le nombre et la qualité de ses universitaires en sciences islamiques avaient atteint un niveau élevé .C’est ici plus qu’ailleurs que paganisme, islamisme et modernité (le polytechnicien Mademba Sy) se sont croisés. Même en l’absence de tout vestige physique, le souffle de l’Histoire caresse encore cette ville 24h/24.

Les Princes Bambara de Ségou

Le royaume Bambara de Ségou atteint son apogée au 18ème siècle sous la dynastie des DIARRA qui avaient comme principe stratégique l’implantation de places fortes aux points cardinaux du royaume. Le terroir markalais appelé Kaladougou était un des points les plus névralgiques du système car il était aux frontières du Macina dont les Peulhs effectuaient fréquemment des incursions meurtrières dans le royaume. C’est ainsi que le roi Monzon plaça :

- le Prince Ndji à Bambougou : considéré par les Griots comme étant « le premier ingénieur du Mali » ; il creusa un grand canal qui alimente encore aujourd’hui le village de Bambougou en eau à partir du fleuve Niger

- le Prince Djaradjan à Kirango

- le Prince Tiéfolo à Kokè

- le Prince Dah Monzon (qui finira par lui succéder à la tête du royaume) à Banankoro